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1 novembre 2017

Du bio, oui mais...

Depuis une quinzaine d'année, je m'intéresse à titre professionnel ou personnel à l'agriculture biologique car je pense que c'est un modèle d'agriculture logique et respectueux de l'humain et de la nature. Mais aujourd'hui, malgré mes convictions je me pose des questions...

En fait qu'est ce que le bio ? Si l'on prend la définition des organismes officiels le bio c'est :
« un mode de production et de transformation respectueux de l’environnement, du bien-être animal et de la biodiversité, qui apporte des solutions face au changement climatique. Les aliments bio sont produits à partir d’ingrédients cultivés sans produits chimiques de synthèse et sans OGM (organismes génétiquement modifiés). (...) Les produits bio sont contrôlés à tous les stades. Aux contrôles effectués sur l’ensemble des produits agroalimentaires s’ajoutent des contrôles spécifiques à la Bio, réalisés par un organisme indépendant agréé par les pouvoirs publics. Le logo bio européen et le logo AB garantissent que le produit respecte les règles de l'agriculture biologique. »
Cela résume bien l'ensemble. En fait, mon interrogation ne se pose pas sur la base de cette agriculture, mais sur tout ce que cela engendre. De nos jours, cette méthode qui était à l'origine une philosophie de vie vertueuse, dérive. Si vous avez écouté des émissions ou lu des articles sur le sujet, vous ne pouvez pas avoir ignoré le vocabulaire qui s'y greffe automatiquement : Un marché porteur, business mondial, production en masse, recherche de profit, ... Ne vous méprenez pas, bien sûr que je souhaite voir des aliments cultivés sans produits chimiques de synthèse et sans OGM, mais malheureusement il existe une face cachée à ce monde.

Je parle ici de mon expérience et de mon point de vue en tant que citoyenne qui souhaite transmettre ses valeurs dans son travail. Depuis que je vends du thé, j'ai fait le choix de vendre des ingrédients issus de l'agriculture biologique, mais ma petite entreprise se heurte à un système mercantile qui s'installe doucement dans un mode de consommation qui se voulait éthique. Comme vous le savez si vous me connaissez, je vends du thé et des infusions bio mais sans communiquer dessus. J'ai fait ce choix pour deux raisons : la première, c'est qu'il faut payer pour apposer le label bio, et la deuxième c'est que je ne veux pas payer un organisme certificateur pour ça. Vous ne le savez peut être pas mais si vous faîtes de l'agriculture biologique, ou si vous revendez des produits issus de l’agriculture biologique, tout opérateur (qu'il soit producteur, préparateur, distributeur ou importateur) doit avoir été contrôlé par un organisme certificateur agréé par l'Institut National de l'Origine et de la qualité (INAO) et disposer des certificats correspondants... et je trouve cela aberrant. Je ne suis pas contre le principe de contrôle, bien au contraire, mais pourquoi devrais-je payer pour être contrôler ? Parce que le logo AB que vous voyez sur vos produits de consommation est en fait une marque.
Propriété exclusive du Ministère de l’agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt qui en définit les règles d’usage, la marque AB de certification, comme le logo bio européen, identifie des produits 100% bio ou contenant au moins 95% de produits agricoles bio dans le cas des produits transformés.
Alors il est vrai que je milite pour un monde meilleur pour les générations à venir, et que je souhaite que nous consommions mieux, mais je refuse de rentrer dans un système où l'argent devient un facteur majeur. Je vais donc reprendre ce que je vous avais dit dans Appellations ou autres !? : 
La question surtout qu'on me pose c'est bio ou pas bio ?! Personnellement, je vends des thés et infusions issus de l'agriculture biologique par conviction. Je pense qu'il faut soutenir des méthodes de cultures saines pour notre planète et pour notre santé. Après je suis consciente que c'est devenu un véritable phénomène de mode et un enjeu économique. Il n'en reste pas moins que je continuerai dans cette voie. Par contre je ne suis pas obtuse et je ne dis pas que tous les thés non biologiques sont mauvais, loin de là. La certification est chère (j'en sais quelque chose vu que je ne suis pas certifiée) donc certains thés que vous buvez sont peut être bio sans que vous le sachiez à cause du coût pour le producteur.
Je ne sais pas si vous m'avez suivi, le sujet me tient à coeur et du coup je perds un peu de recul et de sens analytique. J'avais juste envie de vous parler de ce sujet car c'est vraiment un point d'actualité bien trop "tendance" à mon goût. Je concluerai en vous disant que le bio doit être un choix de vie, pas une façade qui fait vendre. Le monde du thé n'est pas à l'abri de ce problème, dites vous que le bio n'est pas toujours garant de bonne qualité comme partout, et qu'il peut aussi souffrir à cause de l'appât du gain. La meilleure garantie pour vous est de vous fournir auprès d'un commerce à qui vous faîtes "confiance".

Je vous dis à dans 15 jours, et bonnes dégustations en attendant.
Amicalement,
Chrystel

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