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18 septembre 2017

Au pied de l'Himalaya...

Le thé reste un monde lié à l'actualité, avec le changement climatique ou encore la politique. Aujourd'hui j'aimerai justement vous parler d'évènements qui bouleversent les contreforts de l'Himalaya et la cueillette du Darjeeling...

Bien sûr tout le monde connaît son nom, ce thé noir a une belle réputation à travers le monde (Cf. C'est le printemps !!!). Mais d'où vient-il et quelle est son histoire ? Alors ce thé a été introduit en Inde au XIXème siècle par les anglais, lorsqu'ils ont souhaité se soustraire au monopole commercial chinois (Cf. Tea Time in the old England). Et pour des raisons climatiques, ils avaient choisi d'implanter leurs plantations au pied de l'Himalaya aux alentours de la ville de Darjeeling. Grâce à cette situation géographique privilégiée, la production du thé de cette région atteignit rapidement une qualité certaine, de même qu'une très bonne réputation dans le cercle des amateurs. D'ailleurs de nos jours, il est le seul thé ayant une IGP (Indication Géographique Protégée) reconnue par l’Union Européenne depuis 2011 (Cf. Appelations ou autres !?). Mais cette appelation implique une zone géographique bien définie et désormais seul 87 jardins peuvent produire ce « Champagne ».

Ce qui m'amène à aujourd'hui... Depuis quelques mois la région de Darjeeling vit des heures mouvementées. Un mouvement séparatiste composé par une ethnie d'origine népalaise, les Gorkas, se révolte et souhaite que le gouvernement entende leur revendication pour leur accorder une province indépendante. Il faut savoir que les Gorkas sont majoritaires dans cette région et ont une place importante à toutes les étapes de la culture du thé à Darjeeling. Bien intégrés, ils parlent le népalais, leur langue maternelle, et l'hindi, la langue nationale indienne, mais vivants dans la province du Bengale-Occidental, désormais il leur est imposé d'apprendre le bengali à l'école.
Ce qui est pour eux la goutte qui a fait déborder la tasse...

En dehors du côté humain dramatique, ces évènements ont de graves répercussions pour les récoltes, car depuis le début du conflit, celles-ci n'ont pas commencées et l'entretien des jardins n'est pas effectué. A la Bourse de Calcutta, les spécialistes s'affolent. Les conséquences directes sont l'éventuelle pénurie de ce thé et donc la hausse de son prix. Il n'y a rien de dramatique du point de vue du consommateur, mais certains locaux s'inquiètent : « Les Européens risquent de se tourner vers d'autres thés. Les producteurs du Népal, de Chine, de Taïwan, du Sri Lanka et même d'autres régions de l'Inde en profitent déjà pour baisser leur prix ». Ce qui pourrait avoir un effet néfaste sur l'économie de la région.

Pour une fois je voulais sortir de la bulle éducative pour vous transmette un peu le côté humain, qu'on oublie souvent derrière cette belle liqueur. Donc si vous ne trouvez plus de Darjeeling cette année ou si vous le voyez à un prix exorbitant, pensez à ce petit article et soyez indulgents, il y a des combats qui doivent être menés.

Amicalement,
Chrystel

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